Catégories

Historique de notre paroisse

 La Paroisse Notre-Dame des Foyers

Entre passé et présent

quartierJusque dans les années 1960, le secteur concerné était un très vieux quartier populaire, avec beaucoup d’usines, d’ateliers, de taudis, de terrains vagues et peu de maisons. Les habitants étaient pour la plupart, ouvriers dans de petites fabriques : savonneries, huileries, corderies (à l’emplacement-même de Notre-Dame des Foyers) ou dans de grandes usines : sucreries, épiceries en gros, optique, plâtreries, fabrique de colles et vernis.

Le trafic fluvial du canal Villette, important centre de transit vers la Seine et la Marne, via les canaux de Saint-Denis, de l’Ourcq et Saint-Martin, avait attiré beaucoup d’industries : Félix Potain, Thomson, Imprimerie Lang, Raffinerie Lebaudy-Sommier (là où se trouve la Cramif), Chocolaterie Guérin-Boutron.

Le bassin de la Villette, inauguré en 1808, avec ses fêtes nautiques, ses joutes et le patinage en hiver, était entouré de multiples docks et entrepôts jusqu’à la fin des années 1970. Il est revenu à sa vocation initiale : lieu de loisirs et de promenades, cinémas, péniches culturelles, restaurants. Les bâtiments des Magasins Généraux donnent une idée de l’activité qui régnait dans ce secteur.

S’ensuivit une mutation considérable dans un quartier dont la population se stabilisait à 15 000 habitants.

Pour cette nouvelle communauté de travailleurs, il n’y avait, comme lieu de culte pour les catholiques, que la lointaine église St Jacques-St Christophe de la Villette, place de Bitche, qui desservait une importante population de 70 000 habitants.

Sous l’impulsion du Cardinal Feltin, archevêque de Paris, un terrain fut trouvé au 18-20 rue de Tanger, en vue de la construction d’une chapelle. Le permis fut accordé et les fonds, rapidement réunis, grâce aux efforts de l’Œuvre des

Chantiers du Cardinal et à ceux des habitants de la Villette, la plupart étant paroissiens de St Jacques-St Christophe.

La chapelle fut construite sur un terrain de 950 m² entre 1964 et 1967. Les architectes en étaient MM. Astorg et Salles.

À cette époque, et dans le souci de répondre aux besoins spirituels de leur temps, en même temps qu’à l’extension de quartiers en pleine transformation, les Chantiers du Cardinal construisirent 24 églises de même style, sobres et belles, à Paris et en proche banlieue.

« Souhaitée par notre archevêque, le cardinal Jean-Marie Lustiger, Notre-Dame des Foyers s’insère dans une volonté pastorale de l’Église de Paris de mieux servir l’Évangile en se faisant lieu d’Église au milieu des hommes, au plus proche de leur lieu de vie » (Mgr Michel Pollien, lors de l’installation du premier curé, le 23 octobre 1994).

Visite des lieux

Avant 1994

L’architecture de Notre-Dame des Foyers est dépouillée et fonctionnelle. Les écrits de l’époque indiquent que « Notre Dame des Foyers est un bloc vertical qui présente une façade blanche, au centre de laquelle se découpe simplement une croix. Le signal aigu comme un mât, précède, en avancée, le baptistère qui arrondit sa courbe au pied de la façade, côté droit. »

Les murs de clôture sont constitués de panneaux discontinus et obliques de béton brut de décoffrage.

La nef, très large au fond, se referme petit à petit grâce à des murs à refends successifs en ciment brut, contenant chacun une longue et étroite verrière colorée permettant à la lumière de se déplacer en fonction du mouvement du soleil et de converger vers l’autel qui se profile sur un mur de galets gris et blancs, lui-même orné d’un grand Christ en croix. Le mur de galets de Dieppe manifeste la vitalité de l’Église et la multitude de gens composant le peuple de Dieu que nul ne peut dénombrer.

À gauche, au pied de l’ambon, une Vierge à l’Enfant taillée à l’herminette en 1972 par M. Szabo, un artisan du quartier (rue Riquet), a été placée sur un socle sculpté par M. Esnault.

Deux vitraux de style non figuratif, placés au-dessus de la tribune d’entrée, jettent une note de couleurs jaunes, rouges et vertes sur le sanctuaire.

Une statue de saint Joseph se trouve adossée au mur de gauche en entrant.

La chapelle de 50 places, dite de semaine, a été aménagée (autel et croix) et décorée par le sculpteur Pierre de Grauw en 1965.

L’Église de 350 places (500 places sur le permis de construire) a été bâtie sur une crypte de surface équivalente.

Les bâtiments paroissiaux extérieurs font corps avec l’église : sacristie, bureaux, chapelle et presbytère.

Depuis 1994

La grande chapelle étant devenue église, les curés successifs ont « apporté leur pierre à l’édifice ».

Le premier curé, Olivier Ribadeau Dumas, a entrepris d’importants travaux dans la crypte : coulage de dalles, aération, chauffage, création de salles de réunion de groupes, bureau d’accueil, secrétariat, ainsi que dans l’église et au presbytère. Ces travaux ont été réalisés grâce à l’aide des Chantiers du Cardinal et à la compétence de M. Claude Mazerand, architecte et paroissien. Autre priorité réalisée : assurer la visibilité de l’église par l’installation d’une grande croix lumineuse côté rue de Tanger, ainsi que d’une croix bleue et de l’indication « Paroisse Notre-Dame des Foyers » apposés sur le mur de façade.

Le deuxième curé, Arnault Menettrier, était présent lors de la consécration de l’autel le 28 mai 2000, ainsi qu’à l’installation de l’orgue offert par M. et Mme Blache à Noël 2001. Il a, par ailleurs, créé et offert à la paroisse un chemin de croix symbolisé par des jeux de mains sur mosaïques aux couleurs vives.

Après un intermède assuré par Joseph A Roan, nommé administrateur, arrive en 2004 notre troisième curé, Christophe Martin. Il a valorisé principalement deux éléments qui commençaient à défaillir : le son et la lumière, en procédant à des installations modernes et génératrices d’économies d’énergie.

Il a, par ailleurs, mis l’accent sur deux moyens pour notre paroisse d’être signe du rassemblement du peuple de dieu : être présente là où se joue l’avenir du quartier, et accorder aux enfants la place qui leur revient. En somme, veiller à ce que l’église soit accueillante et missionnaire pour ces générations et familles, diverses socialement, d’origines multiples (32 nations recensées à la messe de Pentecôte 2013, sur un total de 85 nationalités composant le quartier d’assise de Notre-Dame des Foyers).

En 2013, arrivait notre quatrième curé, Yves-Marie Clochard-Bossuet, aumônier à la prison de la Santé, qui a, lui aussi, apporté un certain nombre de modifications : installation du bureau du curé dans le fond de la sacristie, donnant directement sur l’église pour être plus accessible à tous les visiteurs ; messes quotidiennes célébrées plutôt dans l’église que dans la chapelle, appelant ainsi davantage de messalisants ; changement du mobilier liturgique créé par M. Dominique Kaeppelin, sculpteur, d’une grande sobriété comportant quelques touches dorées pour adoucir l’ensemble des panneaux en bois entourant la table d’autel, l’ambon, le pupitre de chant et le tabernacle largement éclairé, ainsi que le Christ en croix dans la même harmonie de couleurs.

Les murs sont maintenant animés régulièrement, selon les périodes liturgiques, de panneaux mobiles représentant le chemin de croix, en plus de celui qui existait jusqu’ici, ainsi que le portrait des disciples et des apôtres, rendant notre église très vivante à tout visiteur. De plus, il a été fait don d’un baptistère en pierre blanche, créé spécialement pour notre Paroisse.

En 2014-2015, les Chantiers du Cardinal sont intervenus, pour la troisième fois, en nous aidant à une nécessaire réfection des murs de façade, changement de la croix extérieure pour une croix en métal évidé, le nom de la paroisse inscrit tant sur la rue de Tanger que sur les murs côté square, et enfin l’installation d’une statue de la Vierge Marie et d’un campanile, côté square, comportant trois cloches, qui sonnent trois fois par jour toute la semaine. C’était quelque chose de très nouveau dans notre quartier et les réactions ont été, dans l’ensemble, plutôt positives.

Notre paroisse est maintenant davantage visible, invitant les passants à entrer dans l’église qui incite au recueillement dès qu’on y pénètre.

Jean-Marie Demange, juin 2013
Claudine Fargeix, novembre 2016
Sources : Chantiers du Cardinal
                 J.M. Jenn, le 19ème arrondissement : une cité nouvelle (1996)